Icie Royal Gentlemen Club est un recueil de 20 récits complètement fous dessinés par Nicky.
Bienvenue pour 20 histoires dans une Angleterre « over british » des années 50, une société qui repose sur la discipline, le flegme et le dévouement total à son Pays, à la reine. En bref, c’est dans ce contexte complètement associé à Edgar P. Jacobs et ses éternels Blake et Mortimer que nos nurses et autres femmes dévouées à la cause vont nous faire vivre des aventures farfelues.
A la différence de Jacobs, ce sont des héroïnes que nous suivons. Elles sont infirmières diplômées en prélèvements très spéciaux, soldats, nurses ou encore représentantes de l’Armée du Salut. Et leurs chefs ou patients sont des parodies de Blake et Mortimer.
Discipline en lingerie fine
Tout d’abord, l’accent est mis sur les uniformes et tout le monde doit être tiré à 4 épingles. Aucun manquement ne sera toléré et les punitions commenceront toujours pas une fessée réglementaire, voire des coups de cravache. On comprend vite que nos ingénues sont ravies de leur traitement. Et tout se déroule avec un humour indéniable et une démesure quasi ultra-violente. L’exagération est de mise, mais la fraîcheur reste entre 2 sourires.
– Serrez-vous, gentlemen… De l’ordre, de la discipline, Rhaaaaa… Un peu de patience derrière…
On se place davantage dans le Pulp, pour les récits « Rocking Girls », où les scénarii se font plus science fiction ou aventures. Donc le cadre est différent, plus américain donc, mais qui prête à tout autant de « saute au paferie » ou de situations délirantes.
En fait, le ton général est constamment placé sous le signe du nylon et d’une féminité liée aux sous vêtements (je reste léger, ce n’est pas l’endroit pour parler de la condition de la femme). Et nous avons droit à un défilé de portes jarretelles, bas, soutien-gorge et autres corsets portés sous des uniformes moulants.
Pour conclure, j’avoue avoir beaucoup souri à la lecture, devant autant de bonnes volontés de la part des héroïnes de Nicky. Quel flegme! La parodie est maîtrisée, le ton du volume reste dans le cadre de ses aînés (Pulp, Golden Age Comics, etc.), la ligne claire du dessin saisissant le lecteur et l’y enfermant.
– Le diable est avec nous, Polly ! Ahahah!
– Steve! non! Pas comme cela s’il te plait!
(Version lue DYNAMITE Collection Outrage)
[…] Et dans les discours et les attitudes, la période, je ne peux m’empêcher de penser à du E. P. Jacobs et le second degré génial du Royal Gentlemen Club. […]